Éditorial de Maryline Crivello, AMU

Le mot de Maryline Crivello, coordinatrice scientifique & vice-présidente d’Aix-Marseille Université : « Confinement(s) – Tout un monde à l’arrêt ? »

L’année 2020 s’est déroulée comme un long pèlerinage vers l’incertitude, un temps où tout a vacillé, nos habitudes comme nos belles intentions, nos croyances illusoires en une science sans controverses ou encore notre hâte à fuir nos obligations face aux crises annoncées de cette petite planète. Il était presque plus simple de vivre dans la précipitation, emportés par nos vies réglées, que d’affronter cette année inattendue, jalonnée de mouvements de va-et-vient, d’instants de conscience de la futilité de l’existence humaine, de moments d’envie de changer de monde. L’année 2020, avec son rythme improbable de confinement et (re)confinement, a posé des questions collectives de santé publique, de responsabilités politiques ou de modèles économiques ; elle a peut-être appelé chacun de nous à ne plus faire semblant.

À sa façon, en 2020, le Festival des sciences sociales et des arts – ‘Jeu de l’Oie’ s’est emparé de ces moments de brusques confinements – ces « espace-temps » devenus presque familiers – pour en éclairer des expériences individuelles inédites, des partages de solidarités, des jubilations créatives, ou pour en décrypter la part des points de vue contradictoires, des doutes nécessaires et des débats à mener. 

Ce festival a désormais une fonction à la fois symbolique et incontournable : porter les sciences sociales et les arts sur le devant de la scène. Dans ce jeu de société, on jette les dés et on contribue à réinventer le présent et l’avenir.