Rue d’Alger. Patrimoines postcoloniaux et minoritaires en Méditerranée

En ouvrant les portes de l’Institut culturel italien de Marseille, exemple emblématique d’architecture fasciste italienne, « Rue d’Alger » propose d’associer art et sciences sociales pour une analyse des traces matérielles de l’histoire coloniale et de leur signification pour le monde contemporain.

Le projet « Rue d’Alger » questionne les traces matérielles du passé colonial italien et français à Marseille à partir de plusieurs directions.

En raison du confinement entré en vigueur dès le 30 octobre 2020, l’exposition élaborée sous le commissariat d’Alessandro Gallicchio n’a été ouverte que cinq heures le 29 octobre 2020. Les modalités des manifestations scientifiques initiées par Pierre Sintès pour toute la durée de l’exposition, réunissant des artistes, des acteurs institutionnels, des associatifs ainsi que chercheurs internationaux, ont dû être modifiées à leur tour. L’exposition, les rencontres et deux performances sur les questions des mémoires postcoloniales, suivent désormais une alternative en ligne.

Le projet « Rue d’Alger », présenté dans le cadre de la biennale Manifesta 13 Marseille – Les Parallèles du Sud, questionne les traces matérielles du passé colonial italien et français à Marseille. L’exposition réunit plusieurs artistes : Nina Fischer & Maroan el Sani, Alessandra Ferrini, Amina Menia, Emma Grosbois & Agathe Rosa et une section consacrée aux archives de l’ancienne Casa d’Italia (Alessandro Gallicchio, Stéphane Mourlane et Caroline Pane). Deux performances sur les questions des mémoires postcoloniales : OASI de Muna Mussie et Les sculptures n’étaient pas blanches de Mohammed Laouli, accompagnent l’exposition.

La pluralité des points de vue qui s’expriment dans ce projet permet d’aborder la place des mémoires postcoloniales et minoritaires dans l’espace méditerranéen. Au gré des activités du programme, la présence du cadre de mémoire dissonant qu’est l’Institut culturel italien, montré à travers un reportage photographique qui revendique son statut d’« image-document », donne une tonalité spécifique aux échanges de cet ensemble d’acteurs. Ce processus de partage de savoirs et d’expériences à distance, propose au public une lecture inédite d’un chapitre fondamental de l’histoire méditerranéenne.

Pour aller plus loin

  • Site de l'exposition