Agnès Loudes

Directrice déléguée du théâtre Antoine Vitez en codirection avec Louis Dieuzayde, Agnès Loudes développe avec lui le projet d’un théâtre professionnel en partenariat renforcé avec Aix-Marseille Université, au sein du campus aixois et ouvert sur la cité. Membre du bureau national du Syndicat national des scènes publiques (SNSP), déléguée pour la Région Sud-Paca, elle est aussi présidente de la commission de suivi employeurs du Fonds national d’activités sociales des entreprises artistiques et culturelles (FNAS), membre du Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche artistiques et culturels et du conseil d’administration  d’Art université culture (A+U+C).

Mon expérience du confinement

« Pour le confinement, la Covid-19, on parle de vagues… Mon père est officier de marine marchande au long cours, commandant. Petite, il me faisait lire Jack London (Typhon), cela me fascinait et me terrifiait. À la première vague, je me suis sentie, avec l’équipe du théâtre, face à une très grosse tempête. Avec le directeur technique, nous avons fermé les écoutilles, fermé le théâtre. Il y avait des artistes, des techniciens en train de s’installer… Ce fut douloureux mais nous savions que le théâtre rouvrirait, tout comme l’université. Nous avons tout rangé, fait très propre. Et j’ai eu l’impression de mettre la cape, de monter sur les vagues, d’avancer. Cela tanguait mais je savais que cela tiendrait. Nous étions tous chez nous mais extrêmement reliés par la Toile, les courriels. Et l’apparition de Zoom…

Pour la deuxième vague, le deuxième confinement, ce fut différent. Même si nous nous y attendions, ce fut lourd et triste. Et là j’ai eu l’impression d’être dans un sous-marin qui descendait se mettre à l’abri, lentement, sans bruit, en serrant les dents. L’équipe était là, silencieuse, et l’université se vidait des étudiants. À la mi-novembre, nous sommes remontés en surface, tempête un peu apaisée, sans trop de casse, avec des compagnies en résidence de création.

Ces sensations maritimes sont très prégnantes pour moi en ce moment. D’être comme dans un bateau minuscule, enfermée avec une équipe et entourée d’un milieu mouvant que l’on ne peut que suivre et jamais devancer. »