Cameron Fructuoso
Né à Perpignan, Cameron Fructuoso débute la danse à l’âge de 8 ans et pratique 10 ans durant les danses latines sportives en compétition. À 15 ans, il entame une formation professionnelle de danse contemporaine dans un centre de danse à Perpignan : contemporain, jazz, hip-hop, danse classique ou encore cabaret font partie de son quotidien pendant 4 ans.
Il interprète les répertoires de plusieurs grands chorégraphes à travers le jeune ballet de la formation (Claude Brumachon, Barak Marshall ou encore Hofesh Shechter). C’est à travers ces expériences qu’il construit son identité artistique, participe à plusieurs concours de la confédération de danse et obtient des premiers prix, en groupe comme en duo.
Dans l’optique de poursuivre ses études, il s’inscrit en DUT génie électrique et informatique industrielle à la faculté de sciences de Marseille. Il y découvre la compagnie Danse’AMU, dirigée par Véronique Ascencio. Il collabore courant 2020 avec trois danseuses de la compagnie à la création d’une courte pièce (« Le Banquet ») à l’occasion du concours artistique Crous, dont ils décrochent la première place au niveau régional. Le groupe est sélectionné pour l’échelon national.
Mon expérience du confinement
« Au départ, à l’annonce du confinement, je fus à la fois excité et curieux de vivre un évènement aussi soudain et inattendu. Je traversais une période assez difficile, très proche du surmenage, c’était pour moi l’occasion de me recentrer sur moi-même. La première semaine se déroula relativement bien, mais j’ai rapidement compris que je perdais le contrôle.
Je n’avais plus de rythme, je ne trouvais pas le courage et la motivation de venir à bout des tâches quotidiennes, je me suis senti bien plus perdu qu’avant même l’annonce du confinement. Ce qui me manquais le plus, c’était le rapport à l’autre, le contact humain. J’ai pu retrouver une partie de ça avec les cours de danse en visioconférence de Véronique. Mais danser à distance était à la fois une échappatoire et une frustration. Se voir et s’entendre sans se toucher ou se sentir, ne pas être épanoui dans sa danse, par manque d’espace dans un premier temps mais surtout par l’absence de cette énergie que le groupe apportait.
De plus, pendant cette période, j’étais partagé entre les études et la danse, j’ai essuyé beaucoup d’échecs, je me sentais seul et complètement perdu. Je ne pouvais plus voir ni ma famille, ni mes amis. Je me rends compte aujourd’hui que tous ces évènements m’avaient complètement déshumanisé, je ne sentais plus rien.
Lors du déconfinement, tout n’a pas changé spontanément. J’ai l’impression en y repensant qu’il m’a fallu plusieurs mois pour m’en remettre, et c’est seulement maintenant que je me rouvre réellement aux autres. Je me sens vivre à nouveau. »