Carlotta Magnani

Carlotta Magnani est doctorante au Centre Norbert Elias (CNE) à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS) de Marseille, avec une thèse portant sur les émotions en contexte de sans-abrisme. Depuis 2013, elle travaille sur les déterminants de la santé et les parcours de soins des populations sans abri dans Marseille.

Elle s’intéresse à l’anthropologie du corps et des affects, l’anthropologie cognitive et de la santé.

Elle travaille actuellement dans le programme Comescov (LPED-CNE) au sujet des expériences sociales des mesures sanitaires pour lutter contre la Covid-19 auprès des populations sans logement et/ou impliquées dans des activités de sexe pour la survie.

 

Mon expérience du confinement

« Le confinement a été un exercice de compassion : envers les runners opportunistes, envers ceux qui accusent les runners d’opportunisme, et envers moi-même, qui me situe quelque part entre ces deux extrêmes, au jour le jour.

La Covid-19 nous a amenés à adopter des mesures qui ont affecté nos groupes d’affinités en plein cœur. Nous avons commencé à nous regarder les yeux grandement écarquillés, comme si nous découvrions tout d’un coup, l’autre, sa logique, ses peurs et ses faiblesses. Mais elles nous obligent aussi à nous comprendre et, du moins à l’intérieur des communautés d’affects, recomposer les clivages qui traversent la société dans son ensemble. Parfois grâce aux discours qui rationalisent, mettent en ordre et permettent la négociation, d’autres fois conscients de nos limites, nous réapprenons tout simplement à exercer la compassion. »