Kelley Sams

Kelley Sams est docteure en anthropologue de la santé et chercheure sous contrat postdoctoral au Laboratoire population environnement développement (LPED) dans le cadre du programme Comescov soutenu par l’Institut de recherche pour le développement (IRD), REACTing et l’Agence nationale de recherche (ANR).

Elle est aussi membre du programme de recherche Pandemic Preparedness: Local and Global Concepts and Practices in Tackling Disease Threats in Africa à l’Institute of Development Studies (Brighton, Royaume-Uni) et adjunct faculty à University of Florida (USA). Ses travaux actuels portent sur les expériences sociales liées à la pandémie de Covid-19 aux États-Unis et sur la construction de récits de preparedness en ligne.

Page personnelle

 

Mon expérience du confinement

« En Floride et aux États-Unis, nous n’avons jamais été officiellement « confinés ». Ici, nos comportements durant la pandémie de Covid-19 ont été uniquement basés sur le « choix personnel » (lire : les identités économiques, sociales et politiques que nous portons).

En tant que personne ayant eu la chance de travailler à distance, je n’ai pas été obligée d’être exposée au virus par le biais du travail. Mon groupe social a décidé de rester à la maison. Il a parfois été isolé, mais il a souvent été intéressant de construire ce nouveau mode de vie.

Cependant, lorsque je me rends en ville, je vois des gens qui n’ont pas eu les mêmes choix. Des employés d’épicerie, des chauffeurs de bus, etc. Je vois aussi des gens qui se tiennent au coin de la rue pour protester contre le port du masque. « Mon corps, mon choix » disent leurs pancartes. C’est étonnant qu’il s’agisse souvent des mêmes personnes qui n’appliquent pas leur revendication lorsqu’il s’agit de la santé reproductive des femmes…

Nous sommes un pays de plus en plus divisé politiquement. Alors que d’autres pays se plaignent des choix faits par leurs gouvernements, notre plus grande plainte est qu’aucune position n’ait été prise. En tant qu’anthropologue menant des entretiens téléphoniques avec des personnes vivant durant cette époque épidémique, cela rend mes discussions et mon travail plus riches et plus complexes que je n’aurais jamais pu l’imaginer. »