Droit et création confinés. Masquer, démasquer !
L’épidémie actuelle de Covid-19 rappelle aux sociétés modernes des peurs archaïques profondément enfouies dans l’inconscient collectif et qui ont ressurgi. Pour en témoigner, l’art est le media de prédilection, le droit son protecteur.
La violence de la crise sanitaire due à la Covid-19, l’impact économique et social mondial du confinement ont révélé la vulnérabilité des sociétés contemporaines tout en bouleversant les modes de vie, non seulement dans leur organisation collective mais aussi intime. Dans un tel contexte, les artistes et leur écosystème ne sont pas épargnés par les bouleversements provoqués par cette crise.
De nombreux événements artistiques ont été décalés ou annulés, aussi bien en France que dans l’ensemble du monde, mais face à la situation, artistes, conservateurs, galeristes, commissaires-priseurs… témoignent d’une énergie décuplée. Les artistes ont démontré et, prouvent encore actuellement, qu’ils débordent d’idées pour créer et se rapprocher du public. Ils inventent de nouvelles dynamiques de communication et des formes artistiques qui témoignent du vécu collectif et, surtout, de la force de l’art comme « pensée » à part entière.
Le duo Hantu, confiné sur un bateau, répond à la contrainte du confinement par une série photographique, « Masquer, démasquer ! », qui donne ensuite naissance à une performance, « Nature vive ».
La série photographique leur permet de décliner un objet selon des registres différents, en référence à la pop culture, à l‘économie, au végétal… Le masque évoque bien sûr le persona et, pour leur duo, devait permettre d’affirmer le rôle qu’ils souhaitent jouer dans la société pour infléchir les politiques environnementales et sanitaires.
La performance, jouée plus tard, est l’occasion de mettre en scène la peur de l’infection, de la contamination, de la violence liée au refus d’une réalité du corps, de ses sécrétions, de ses humeurs et à l’illusion que l’on puisse contrôler le vivant.